mardi 30 octobre 2007

Pour un sourire d’enfant



C’est le nom d’une ONG magnifique qui s’occupe des enfants de la décharge de Phnom Penh.

Des familles fuient les campagnes pendant les famines et viennent vivre et travailler sur la décharge pour survivre. 400 à 500 personnes, dont beaucoup d’enfants, y travaillent dans des conditions terribles. Ils éventrent les sacs en évitant les camions et engins, pour récupérer l’aluminium, le plastique ou les sacs de riz qu’ils revendent au kilo aux Vietnamiens pour des sommes dérisoires. L’atmosphère est irrespirable, les accidents sont nombreux, triste…

PSE recense les enfants qui travaillent sur la décharge et les scolarise. L’ONG a acquis le statut officiel de lycée et a mis en place de nombreuses formations professionnelles (restauration, vente, mécanique, secrétariat, etc.). L’une des raisons de la création du CIST était de répondre au besoin de PSE qui souhaitait fournir des débouchés à ses enfants au-delà du bac. Les enfants de PSE qui possèdent le niveau minimum requis pour entrer au CIST sont pris en priorité.

Heureusement, on ne croise pas que des enfants qui travaillent à la décharge, on en voit partout qui jouent dans les rues, qui gambadent au milieu des motos et des 4x4, qui travaillent aussi : serveurs, laveur de voiture, vendeurs ambulant en ville, dans les rizières à la campagne. A la campagne, on est accueilli à chaque hameau par des salves de « hello !», « hello !», « hello !», c’est super marrant.

lundi 22 octobre 2007

Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés...



Après une longue semaine de travail (surtout pour Sylvain qui a travaillé samedi jusque 12h), nous avons pris un taxi avec un autre couple pour nous rendre à Sihanoukville, une petite station balnéaire située sur la côte sud du Cambodge (à environ 200km de Phnom Phen).
Après quatre heures de long et assourdissant voyage (on commence à faire une indigestion de la musique cambodgienne), nous voilà enfin arrivés. Il est 17h. La nuit va bientôt tomber mais on a malgré tout le temps de profiter des derniers rayons de soleil et de l'eau chaude. Ah, enfin le week-end !!! On est bien content de quitter Phnom Penh le temps d'un week-end.
Cette plage n'est pas idéale si on veut être tranquille car toutes sortes de vendeurs ambulants (marchands de fruits, de bijoux, de crustacés, esthéticiennes...) ne cessent d'accoster les touristes.
Pourtant notre contrat est presque rempli : la mission "coquillages et crustacés" est accomplie. Restait "la plage abandonnée"...
C'est chose faite dès le lendemain.
Nous avons en effet passé la journée sur une plage quasi-déserte. Et là, c'était vraiment le paradis. Cette plage n'est pourtant située qu'à quelques kilomètres de la précédente mais elle n'est pas encore trop envahie par les touristes et les marchands. Et... il y a un club de voile : chouette, on pourra faire du catamaran quand on reviendra à Sihanoukville.
Voilà pour notre week-end.
La semaine dernière, nous avons finalement décidé de changer d'appartement. Ras-le-bol des insomnies...
On habite depuis hier soir dans l'appartement d'un collègue de Sylvain qui vient de terminer sa mission au CIST. C'est pratique, on habitait dans la même rue. Rassurez-vous, on a testé : la musique de la boîte de nuit ne parvient pas jusqu'à chez lui.
Et puis on a toujours une chambre libre pour vous recevoir...
Jeudi, Sylvain a visité la décharge de Phnom Penh où travaillent de nombreux gens pauvres qui viennent de la campagne dans l'espoir de trouver de meilleures conditions de vie dans la capitale. On vous en reparlera dans notre prochain message car je visite à mon tour la décharge samedi prochain.
PS : Merci Catherine pour cette superbe biographie de Marie-Antoinette de Stefan Zweig. J'ai adoré. C'est instructif et passionnant. Je recommande ce livre à tous.







mercredi 17 octobre 2007

Pchun Ben à Kampot : vive les vacances !

La semaine dernière, c’était la toussaint cambodgienne : « Pchun Ben » : 3 jours fériés (4 en comptant le samedi) dont on a profité pour commencer notre découverte du cambodge.
Au programme : le Sud. Après 4 heures de bus, on est arrivé à Kep, ancienne station balnéaire très prisée par les colons français puis par les riches cambodgiens avant le régime « khmer rouge ». Les villas sont aujourd’hui quelques peu défraîchies (cf photo) mais le village est paisible et charmant.


Couché de soleil depuis notre bungalow


On a passé deux jours avec de sympathiques volontaires des nations unies de diverses nationalités qui essaient d’organiser le (début du) retrait des quelques millions de mines anti-personnel disséminées un peu partout dans le pays.

On a ensuite bougé d’une vingtaine de kilomètres à travers les rizières vers Kampot. On était installés dans une guesthouse de rêve au bord du fleuve.

Balade à vélo et à pied dans la campagne environnante (sous un soleil de plomb…), nourriture délicieuse, baignade dans le fleuve, canoé, on y retournera sûrement…









On est rentré dimanche soir à Phnom Penh pour finir nos vacances en beauté chez Hakara (mon boss) avec du vin et du fromage ramenés par deux volontaires Accenture en mission de 2 semaines au CIST.

On fait face à un petit problème de voisinage, une boite de nuit fréquentée par la jeunesse dorée de Phnom Penh a ouvert juste au coin de notre rue. Elle diffuse de la musique à fond la caisse de 22h00 à 4h00 du matin tous les jours sans exception. Du coup, on cherche à changer d’appartement, affaire à suivre…

La saison des pluies bat toujours son plein, on a eu une pluie assez courte mais très violente ce matin vers 5h00. A 7h00, une partie des boulevards était encore inondée, résultat : des voitures et des motos noyées un peu partout, un embouteillage monstre, je suis arrivé au boulot un peu humide après 1 heure de slalom sur ma mobylette au lieu de 20 min habituellement.



lundi 8 octobre 2007

Nouvelle semaine, nouveau post!!!

Cela fait maintenant trois semaines que nous avons atterri sur le sol cambodgien. Nous prenons peu à peu nos marques, même si ce n'est pas toujours évident.

D'abord, nous sommes bien entrés dans la saison des pluies. Dès qu'il pleut, les rues sont innondées en un temps record. C'est vraiment impressionnant. Hier, par exemple, on avait de l'eau jusqu'aux mollets et Sylvain a dû abandonner sa moto sur un trottoir car il ne pouvait plus avancer. Heureusement, cette période devrait s'achever dans trois semaines environ et nous devrions rentrer progressivement dans une période plus clémente.


Ensuite, on se rend compte qu'il est difficile d'entretenir des rapports privilégiés avec les Khmers. Bien sûr, il y a la barrière de la langue, mais surtout, ils ont un mode (et un niveau) de vie très différent du nôtre. On se retrouve ainsi dans un petit cercle restreint, celui des expat' (Français très souvent), avec tous les défauts que cela peut comporter.
Mais il est sûrement encore trop tôt pour donner un jugement définitif... On verra quand on parlera mieux le khmer.
Nous avons commencé les cours de khmer la semaine dernière. Finalement, j'ai renoncé à suivre les cours de la fac. J'ai assisté au premier cours lundi : horrible ! ennuyeux ! rébarbatif !, etc. Bref, je n'ai en tête que des adjectifs péjoratifs pour qualifier ce cours. UNE HEURE TRENTE à répéter des mots en khmer (dont on ne connaissais pas le sens), des voyelles et des consonnes... C'est peut-être une bonne méthode pour apprendre cette langue mais pas pour moi en tout cas. On s'est finalement inscrit au CCF (centre culturel français) dans un groupe de six personnes très sympas. Et surtout, la méthode est bien moins rébarbative et vise surtout l'acquisition de la langue parlée.
Les Khmers ont une vision de la didactique très différente de la nôtre. On leur fait apprendre un tas de notions par coeur (je parle pour toutes les disciplines : langues étrangères, sciences, histoire, etc.) sans développer leur esprit critique. Je m'en rends bien compte dans les cours que je donne au CCF. On est bien loin de l'IUFM !!!
J'ai commencé à donner des cours la semaine dernière. Ca n'a vraiment rien à voir avec le collège. J'ai un public constitué d'adultes, qui poursuivent majoritairement leurs études à l'université royale de Phnom Penh (médecine, professions de la santé, archéologie, droit, etc. : l'élite future du Cambodge). Ils apprennent souvent le français par obligation car tous leurs documents sont dans cette langue. On peut se demander de quelle année datent ces documents (il me semblait que la plupart des publications étaient en anglais de nos jours... Je me trompe?)
Ces étudiants sont dans un cours avancé mais le niveau n'est pas très bon et puis surtout, ils n'ont aucun esprit critique : il est très difficile pour eux de donner leur avis sur un sujet même très simple. Ils se réfugient toujours dans le ".... pense que...".
Je m'arrête là pour le résumé de mon travail sinon certaines personnes pourraient nous le reprocher (n'est-ce-pas Corentin?). Je prends à ce sujet la défense de Sylvain : ce blog est destiné à des gens très différents, amis, famille, anciens collègues... On essaye donc de contenter tout le monde.
Je termine ce post par une note positive : Cette semaine, on ne travaille que deux jours (lundi et mardi), les autres jours étant fériés. On va donc en profiter pour commencer nos escapades en dehors de la capitale. Au programme, Kampot et Kep, deux villes situées sur la côte sud du Cambodge.
En attendant les prochaines photos, on vous dit "à bientôt" sur notre blog, via les commentaires, ou par mail. On attend impatiemment de vos nouvelles.

lundi 1 octobre 2007

La vie à Phnom Penh

Nous explorons tous les jours de nouvelles parties de la ville qui est décidément peu organisée. Il n’existe aucune sorte de transports en commun. Beaucoup de gens (dont Sylvain) possèdent une moto. Pour les autres, il reste les tuk-tuk et motos-dop qui ont toujours un peu de mal à nous conduire à bon port. La plupart ne savent pas lire du tout, inutile de leur montrer l’adresse et encore moins un plan qu’ils sont incapables de comprendre même s’ils le regardent avec attention pour nous faire plaisir. La solution consiste à repérer le marché le plus proche de l’endroit où on veut aller et leur indiquer la route en arrivant.
Voici en prime quelques photos qui vous donneront une petite idée de notre nouvel environnement :

Le marché central :



Chez nous !!


Le musée national en face de chez nous :

Deuxième semaine : l’aventure des Guillemot au Cambodge continue.

1) Anne-Sophie : je commence à travailler lundi matin. Comme je l’avais indiqué dans le précédent post, je vais donner 5 heures de cours par jour au centre culturel français (ancienne alliance française). Je suis vraiment contente d’en finir avec ma vie oisive des derniers mois !!! J’ai assisté à la pré-rentrée vendredi : le centre compte une soixantaine de professeurs, dont la plupart sont khmers. Mes collègues ont l’air plutôt sympas. Le seul point négatif, c’est mon emploi du temps pour le moins original :

- 6h-8h

- 11h30-12H30

- 18h-20h (le lundi, mercredi et un vendredi sur deux)

Cet emploi du temps élastique s’explique par le fait que je donne des cours de français à des adultes (qui travaillent donc en dehors de ces horaires). La première semaine risque d’être éprouvante, mais je suis impatiente de commencer.

Pour les initiés du FLE (Français Langue Etrangère), je travaille avec le manuel « Taxi » : il me laisse un peu sceptique, notamment en ce qui concerne les notes culturelles. Une prof khmer qui préparait un cours pour des débutants m’a demandé si on parlait vraiment le provençal en France, au même titre que le français. Un peu surprise, j’ai jeté un coup d’œil sur son manuel. On y lisait textuellement : « En France, on parle le français, mais aussi le breton, le basque, le provençal, etc. ». Pour des Khmers qui ne sont jamais venus en France et qui connaissent peu les coutumes de ce pays, on entrevoit les incompréhensions que peut créer ce genre de leçons. En tout cas, de bonnes surprises en perspective…

Lundi, c’est aussi le jour de ma rentrée à la fac : je commence les cours de khmer. Je vous en dirai plus à la fin de la semaine.

2) Sylvain : Je découvre petit à petit la joyeuse équipe du CIST composée en majorité de Khmers et de quelques français, volontaires comme moi ou en mission Accenture (Accenture fait du mécénat de compétences au CIST). On travaille de 8h00 à 18h00 et le samedi matin. Tout le monde a moins de 30 ans sauf Gérard, retraité et ancien directeur des études de la prépa Ste Geneviève, qui est arrivé en même temps que moi comme coordinateur pédagogique du centre.

Les étudiants font leur rentrée dans 15 jours pour le trimestre de cycle commun. Fin janvier, la majorité suivra la formation « System and Network Administrator » et une partie intègrera la formation « Database Oriented Programming » que je dois mettre en place. Je m’attaque la semaine prochaine au recrutement du prof principal de la formation, tâche qui devrait me prendre un peu de temps car peu de Cambodgiens possèdent ce type de profil. Les compétences sont rares au Cambodge après les ravages des Khmer Rouges sur le système éducatif (entre autres), j’ai commencé à regarder les CV des candidats qui font souvent 6 pages avec des tonnes de références dans un anglais approximatif.

Je rencontre petit à petit les partenaires et interlocuteurs du CIST qui devient un acteur majeur de l’informatique au Cambodge. On a reçu cette semaine le responsable Microsoft Vietnam-Laos-Cambodge, CISCO nous propose de diriger leur « Accademy Council » dans le pays, l’année s’annonce intéressante.