Cela fait maintenant trois semaines que nous avons atterri sur le sol cambodgien. Nous prenons peu à peu nos marques, même si ce n'est pas toujours évident.
D'abord, nous sommes bien entrés dans la saison des pluies. Dès qu'il pleut, les rues sont innondées en un temps record. C'est vraiment impressionnant. Hier, par exemple, on avait de l'eau jusqu'aux mollets et Sylvain a dû abandonner sa moto sur un trottoir car il ne pouvait plus avancer. Heureusement, cette période devrait s'achever dans trois semaines environ et nous devrions rentrer progressivement dans une période plus clémente.
Ensuite, on se rend compte qu'il est difficile d'entretenir des rapports privilégiés avec les Khmers. Bien sûr, il y a la barrière de la langue, mais surtout, ils ont un mode (et un niveau) de vie très différent du nôtre. On se retrouve ainsi dans un petit cercle restreint, celui des expat' (Français très souvent), avec tous les défauts que cela peut comporter.
Mais il est sûrement encore trop tôt pour donner un jugement définitif... On verra quand on parlera mieux le khmer.
Nous avons commencé les cours de khmer la semaine dernière. Finalement, j'ai renoncé à suivre les cours de la fac. J'ai assisté au premier cours lundi : horrible ! ennuyeux ! rébarbatif !, etc. Bref, je n'ai en tête que des adjectifs péjoratifs pour qualifier ce cours. UNE HEURE TRENTE à répéter des mots en khmer (dont on ne connaissais pas le sens), des voyelles et des consonnes... C'est peut-être une bonne méthode pour apprendre cette langue mais pas pour moi en tout cas. On s'est finalement inscrit au CCF (centre culturel français) dans un groupe de six personnes très sympas. Et surtout, la méthode est bien moins rébarbative et vise surtout l'acquisition de la langue parlée.
Les Khmers ont une vision de la didactique très différente de la nôtre. On leur fait apprendre un tas de notions par coeur (je parle pour toutes les disciplines : langues étrangères, sciences, histoire, etc.) sans développer leur esprit critique. Je m'en rends bien compte dans les cours que je donne au CCF. On est bien loin de l'IUFM !!!
J'ai commencé à donner des cours la semaine dernière. Ca n'a vraiment rien à voir avec le collège. J'ai un public constitué d'adultes, qui poursuivent majoritairement leurs études à l'université royale de Phnom Penh (médecine, professions de la santé, archéologie, droit, etc. : l'élite future du Cambodge). Ils apprennent souvent le français par obligation car tous leurs documents sont dans cette langue. On peut se demander de quelle année datent ces documents (il me semblait que la plupart des publications étaient en anglais de nos jours... Je me trompe?)
Ces étudiants sont dans un cours avancé mais le niveau n'est pas très bon et puis surtout, ils n'ont aucun esprit critique : il est très difficile pour eux de donner leur avis sur un sujet même très simple. Ils se réfugient toujours dans le ".... pense que...".
Je m'arrête là pour le résumé de mon travail sinon certaines personnes pourraient nous le reprocher (n'est-ce-pas Corentin?). Je prends à ce sujet la défense de Sylvain : ce blog est destiné à des gens très différents, amis, famille, anciens collègues... On essaye donc de contenter tout le monde.
Je termine ce post par une note positive : Cette semaine, on ne travaille que deux jours (lundi et mardi), les autres jours étant fériés. On va donc en profiter pour commencer nos escapades en dehors de la capitale. Au programme, Kampot et Kep, deux villes situées sur la côte sud du Cambodge.
En attendant les prochaines photos, on vous dit "à bientôt" sur notre blog, via les commentaires, ou par mail. On attend impatiemment de vos nouvelles.