lundi 26 mai 2008

Le barattage de la mer de lait

Vishnou posé sur la tortue Kûrma

Aux origines du monde, dieux et démons qui étaient alors tous mortels, luttaient pour la maîtrise du monde : seul l’accès à l’immortalité pouvait les rendre invincibles. Vishnou, le Dieu protecteur de l’univers, proposa donc aux deux partis d’unir temporairement leurs forces afin de baratter la mer de lait et d’en extraire le précieux nectar d’immortalité.

Des herbes magiques furent versées dans la mer, le mont Mandara fut soulevé des profondeurs grâce au 2e avatar de Vishnou, la tortue Kûrma. Dieux et démons enroulèrent alors le serpent Vâsuki, autour du Mandara, saisirent, les uns la tête, les autres la queue du gigantesque reptile, et firent ainsi tourner le mont sur lui-même pour baratter la mer.

Au bout de mille ans, commencèrent à émerger divers trésors, chacun témoignant de la création du monde :

- la vache d’abondance, source perpétuelle de lait et de beurre

- l’arbre du paradis parfumant le monde de la fragrance de ses fleurs

- le dieu-lune dont Shiva orna son front

- un cheval blanc, ancêtre de tous les chevaux, dont les sept bouches symbolisent les sept couleurs de l’arc-en-ciel

- les nymphes célestes, les Apsarâs

- Et… le médecin des Dieux, tenant dans ses mains une coupe remplie du nectar d’immortalité.

Malheureusement, les démons s’en emparèrent les premiers. Pour distraire leur attention,Vishnou se métamorphosa en Mohini, la plus belle femme du monde. Et, tandis que les démons étaient subjugués par la splendeur de cette femme, il reprit la précieuse potion et la remit aux Dieux. Toutefois, le démon Rahu avait eu le temps d’y tremper ses lèvres : depuis lors, il avale parfois la lune et le soleil et a ainsi donné naissance aux éclipses.

Pour leur part, les Dieux devinrent immortels et purent vaincre les puissances maléfiques.

C’est par ce mythe des origines hindouiste, sculpté sur les bas-reliefs d’Angkor Wat que notre guide nous a plongés dans l’histoire de l’empire khmer.





Angkor Wat avant la pluie

Angkor Wat sous la pluie

Pendant trois jours, nous avons ainsi pu contempler les merveilleux temples bouddhistes et hindouistes de Banteay Srey, Banteay Samré, Preah Kanh, Bayon… et apprendre quelques éléments de la riche histoire cambodgienne. Comme beaucoup de touristes, on a été fascinés par le temple de Ta Prohm, volontairement laissé tel qu’il a été découvert au XIXe siècle par les Français.













Temple Bayon











Ta Prom sous la pluie

Ficus à Ta Prom



lundi 12 mai 2008

Conduire à Phnom Penh


Il existe au Cambodge un code de la route assez similaire au code français mais en pratique il n’y a pas vraiment de règle. Les cambodgiens semblent ne pas aimer ralentir et encore moins s’arrêter. Motos, camions, voitures et piétons se croisent dans tous les sens sans jamais s’arrêter. C’est très déroutant au début mais on finit par s’y faire, et comme il n’y a aucun système de transport en commun à Phnom Penh, on est bien obligé de s’y mettre.

Les feux rouges (quand ils fonctionnent) sont de plus en plus respectés en journée grâce aux nombreux policiers postés aux carrefours qui attendent à l’ombre et se lèvent parfois pour arrêter une moto grillant le feu. En revanche, la nuit, mieux vaut ne pas s’arrêter car les 4x4 roulent vite et ne s'arrêtent pas, eux.

Tourner à gauche dans le trafic
Tourner à gauche : exercice périlleux pour un novice, ça devient beaucoup plus facile une fois qu’on a compris la manière de s’y prendre. La technique consiste à anticiper le virage, profiter d’un trou dans le trafic inverse pour se placer sur le coté gauche de la route et la remonter à contre-sens jusqu’au virage. On fait ensuite l’intérieur du virage, on continue à contre-sens jusqu’à ce qu’un trou dans le trafic inverse nous permette de nous rabattre sur la file de droite.

Et voilà le tour est joué, sans avoir eu à s’arrêter.


Les voitures conduisent comme de gros paquebots : comme il leur est impossible de prêter attention aux dizaines de motos qui les entourent, elles se contentent d’indiquer clairement leur route sans faire de changement de direction brusque. Le trafic est anarchique mais finalement encore assez fluide, personne ne s’arrête, tout le monde s’évite.















Malheureusement ça ne va pas durer en raison de l’augmentation récente mais rapide du nombre de voitures dans la ville. Le commerce des matières premières et la forte croissance économique du pays permettent le développement d’une classe minoritaire de cambodgiens très riches.

Si l’utilisation de voiture tout terrain se justifie plus à Phnom Penh que dans les villes françaises, la possession d’un 4x4 est, comme partout, surtout un moyen d’afficher sa richesse et son pouvoir : plus c’est gros, mieux c’est ! On croise plusieurs hummers dans phnom penh qui roulent à contre sens en faisant des appels de phares pour écarter les motos mais la voiture la plus populaire est de loin le 4x4 LEXUS, symbole de puissance et de réussite sociale.