lundi 14 janvier 2008

Fin des vacances... Episode 4 : Laàp, café lao et pétanque...


Mercredi 4 janvier, 4 heures du matin : le bus s'arrête ; sans doute une nouvelle pause. Pourtant, devant la bousculade générale pour retrouver ses bagages et sortir du bus, on est bien obligé de se rendre à l'évidence : nous sommes arrivés à Vientiane...
Commence alors une longue quête de guesthouse au beau milieu des rues désertes. En vain... Vientiane est loin d'être la capitale de la nuit. La majorité des établissements ferment à 23h30. On erre dans les rues pour ne pas geler sur place (oui, même en Asie, il peut faire très froid). Vers 5h30, j'aperçois enfin une échoppe qui vient d'ouvrir - je parle ici au singulier car Sylvain, sans lentilles ni lunettes, n'y voit pas grand chose. Le café n'est pas encore prêt, mais le propriétaire, un Lao très accueillant, nous invite à nous installer. On a le temps de discuter avec lui de certaines caractéristiques du Laos, des relations plus que tendues qu'entretient le pays avec ses voisins thaïlandais et vietnamien.... et même de Jacques Chirac, le "grand gangster", comme il aime à le nommer. Décidément, cette réputation le suit à travers le monde...

Le café salvateur avalé, la chambre trouvée, il est temps pour nous de profiter de la douceur de vivre du Laos.


Contrairement à ses voisins thaïlandais, vietnamien et même cambodgien, le Laos nous est apparu comme un pays très préservé et authentique. La Thaïlande nous a marqués par sa modernité, les Cambodgiens nous émeuvent par leur acharnement au travail et leur volonté de réussir. Partout, les stigmates de la période "Khmers rouges" sont visibles et on découvre petit à petit un peuple véritablement meurtri. Au fil de nos balades à vélo dans les rues de Vientiane, on a pu assister à des scènes de rue inédites et rencontrer un peuple chaleureux et heureux de vivre.

Nombreuses sont les échoppes de rues remplies d'hommes et de femmes qui prennent le temps de boire un café ou de siroter une bière. Vous l'aurez remarqué sans doute : la « beer lao » est ici une véritable institution : hommes et femmes en boivent tout au long de la journée. Au Cambodge, la bière est beaucoup moins répandue, même si le pays possède ses propres brasseries. Mais surtout, jamais on ne verra hommes et femmes passer une soirée arrosée ensemble. Les hommes se réunissent parfois le week-end mais ces soirées ressemblent souvent à des grosses "beuveries organisées", 100% masculines.


Au hasard d'une balade, on a découvert un superbe marché de nuit regorgeant de mets tous plus appétissants les uns que les autres. On s'est finalement laissé tenter par des brochettes de porc caramélisé et un laàp (viande hachée mélangée à de la menthe, de la coriandre, du citron et des piments), le tout accompagné de riz gluant à manger avec les doigts.

Autres scènes insolites, celles de Laos jouant à la pétanque. On n'a d'ailleurs pas résisté à la tentation de jouer avec eux. Malgré nos super carreaux, on a finalement perdu. Score final : 7-11. Ouf !!! L'honneur est sauf.
Les jeunes, préfèrent quant à eux le kataw (sorte de volley/foot qui se joue avec une balle de rotin tressée).


Plusieurs raisons peuvent expliquer cette authenticité :
- la situation géographique : sans accès à la mer, le Laos est un pays enclavé et difficile d'accès (on l'a d'ailleurs assez vite compris ;-)
- le régime politique communiste qui ralenti comme il peut l'ouverture du pays au marché capitaliste et à la culture occidentale
- l'essor de l'écotourisme. Cette forme particulière de tourisme, développée surtout par des Allemands, incite les habitants à préserver la biodiversité de leur région au détriment de leur économie (sans déboisement et avec des animaux qui saccagent les champs, l’agriculture est moins rentable…). La contre-partie est la mise en place de taxes que payent les touristes qui viennent visiter les lieux en petit groupe pour limiter l’empreinte écologique. Le système semble fonctionner assez bien au Laos.
Les prix sont certes plus élevés comparés aux tarifs généralement observés pour ce genre de prestation. Mais notre balade en kayak en valait le détour : lâchés tous les deux sur notre bateau par un guide lao pas stressé du tout, on a pris le temps d'apprécier la beauté et la quiétude des lieux. Après trois heures de kayak plutôt paisibles - Sylvain vous dira quand même que j'ai eu quelques frayeurs au passages de certains rapides - on est arrivé dans un endroit paradisiaque : une superbe maison en bois aménagée par un artiste-peintre français qui vit en Asie depuis 20 ans. Une table avait été dressée rien que pour nous deux. Le bonheur !!! Après le déjeuner, Richard a pris le temps de nous montrer toute sa collection d'insectes, serpents et autres bestioles vivantes ou non : tous ces animaux, apportés souvent par des gamins du village voisin, proviennent de la région. Grâce au développement de l'écotourisme, de nombreuses espèces animales et végétales sont ainsi protégées et l'écosystème laotien reste l'un des plus diversifié du monde.

Le Laos, vous l'aurez deviné, ne nous a pas laissés indifférents. Une seule frustration : n'y avoir pas passé plus de temps.
C'est en tout cas, enchantés et plein de ressources que nous sommes rentrés à Phnom Penh dimanche dernier.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour les Guillemot !
On est contents de vous retrouver sur le net, et de se reconnecter en même temps à la planète Asie. C'est avec plaisir que nous relisons certaines des aventures que nous avons partagées. Nous sommes rentrés à Rennes dimanche dernier après quelques jours sur l'île de Koh Tao au sud de la Thailande (où il fait toujours chaud, même la nuit :-) Nous sommes finalement rentrés bien bronzés, encore peu disposés à affronter le ciel sans soleil et les cafés sans tabac...:-(
Bises. Mag & Steph

Anonyme a dit…

Bonne Année Cousine 1 :-)

On suit vos aventures depuis l'autre bout du monde. Nous on était a New York... j'aurais largement préféré être au Laos !!!

Ciao
Gilles et Anne So

Cambodge Artisanat a dit…

Intéressant cette histoire de balle en rotin.. je vais creuser la chose..